top of page
Capture d’écran 2021-08-04 à 07.12.01.png
Rechercher

Et les mots ne coulent plus

  • Photo du rédacteur: Naomi Monson
    Naomi Monson
  • 2 avr.
  • 2 min de lecture

Noués

dans la gorge


Et les mots-mêmes ne coulent plus,

face au danger de leur issue.


Les mots

au creux du coeur,

et bien plus

encore,

en profondeur.


Si puissants, en vérité,

qu'ils sont bien plus que la Pensée.

Ils nous viennent d'un lieu insoupçonné,

d'une sphère universelle

où l'âme côtoie celles

de ceux que je reconnais,

ceux-là,

vivants ou morts déjà.

Dans les livres, les poèmes, le cinéma.


Et chaque jour,

ils me manquent,

et je m'en veux

d'être si peu

si peu là

et auprès d'eux.


Alors,

voici qu'apparait

dans ces tréfonds dont je parlais

la part douce de mon âme.


Elle entoure mes manques et de ses bras

tendres

elle enrobe au fil des larmes

la part brisée

et le vacarme.


"Oh toi, ne vois-tu pas où tu es

et dans quels lieux tu grandis,

et qui tu as pour ennemis?

Oh toi, tu ne sais pas

combien tu luttes malgré toi?"


Âme douce et maternelle

et par là-même

je me suspends entre les lignes

et ton message je le devine.


Tu me dis que mes défaites et mes regrets,

ceux de n'apprendre pas autant que je le voudrais

sont tributaires du temps manqué,

au quotidien tant destiné.

Car il faut combattre, il faut veiller,

il faut dormir, il faut manger.

Et puis quel air encore,

à respirer?


Mes mots, mes mots piégés

entre mon coeur et mon gosier.


Des mots détenus, des mots blessés

des mots fichus et étouffés.

Alors ça cogne, alors ça grogne,

et le tumulte est au-dedans

lorsque contraire nous est le vent.


Le vent, ce vent-là,

c'est notre

époque,

comprenez-vous?


Il nous défait,

il nous assomme,

nous veut pliés,

et à genoux.


Et ma gorge qui n'en peut plus,

les bouts de moi

qui s'atténuent.


Quelle voie prendre,

quel lendemain,

pour que mes mots se fassent Destin?


Et le vent souffle sans Raison,

si ce n'est

celle du fou et celle du pion.


Mon âme, ma douceur,

voici que je comprends tes dires et leur ampleur.


Personne ne choisit réellement

où il se trouve, avec quels gens.

Nous voici tous ballotés

sur un navire mal orienté.

Voici qu'il s'approche de contrées,

que j'ai du mal à visiter.


Notre liberté, la seule réellement,

est toute ténue,

et au-dedans.


Voici donc

le seul choix qui existe sincèrement,

celui de lutter intérieurement,

en restant droit

qu'importe le vent.


Mais quelle victoire figurez-vous,


d'être debout,


malgré les coups.








 
 
 

Posts récents

Voir tout

Comments


Accueil: Blog2

S'abonner

Accueil: GetSubscribers_Widget

CONTACT

Vos informations ont bien été envoyées !

Accueil: Contact

©2019 by Une fille presque rangée. Proudly created with Wix.com

bottom of page