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Ce qui demeure

  • Photo du rédacteur: Naomi Monson
    Naomi Monson
  • 23 août
  • 3 min de lecture

Il y a

le sable brûlant,

la roche franche et attirante,

nos pas et nos égarements.


Il y a

l'eau plus belle sans la foule,

tolérante uniquement envers les rares qui la méritent,


ceux qui se laissent absorber par elle avec cette joie paisible au creux des reins.


Oui, l'eau plus belle sans les gens,

sans les ping-pongs fluos

sans le manque de style de ces nouveaux maillots.


Parce que l'eau n'aime

en vérité

que ceux qui savent la regarder tendrement,

ceux qui devinent d'où elle vient,

ceux qui connaissent ses tourments

et voient en elle l'immense océan.


Il y a

les questions de mon enfant

et moi qui peine à y répondre assurément,

mais m'y lance dignement,

sachant que mes paroles valent peut-être mieux que celles de ces mille charlatans qui tenteront de manipuler son jugement.


Il y a la beauté des étoiles,

la peine de l'irremédiable,

l'écorchure de nos âmes.


Il y a ce qui vient s'intercaler subrepticement entre moi et le vivant,

l'informatique et les écrans.


Il y a la parole de l'artiste, et son talent.

Le sculpteur nous racontant,

et l'écrivain,

son regard vif, intelligent.


Il y a le soleil se couchant, passant discrètement d'un arbre à l'autre, en s'arcboutant.


Il y a les silences pleins, les bruits vides et la surdité des masses. L'indécence des masses.


Il y a moi évitante

et impatiente de voir la rive se déserter.


Il y a ce que je pense de la liberté,

de ces promesses de l'été.


Il y a nous,

plus jeunes qu'avant,

qui nous lions sans faire serment

et rions malgré le temps.


Il y a ce que je garde, ce que je tais, ce qui se photographie avec le cœur.


Il y a la beauté qui reviendra me hanter.


Il y a le furtif, l'éclat de la vérité.

Celle qui ne s'écrit nulle part et qu'aucun mot ne pourra sceller.


Il y a,

après la chaleur des journées,

après l'éphémère déjà couché,

les bribes

ce que je tente de ramasser.


Il y a ce qui se transforme d'année en année,

ce que nous cherchons à apaiser.


Il y a malgré tout

et malgré cela

ma décision qui se fait foi.

Une foi sans être suprême ni domination,

celle qui se passe volontiers de maitres et de sermons.


Il y a ce qui demeure.

Une certaine manière de nous mouvoir en ce monde,

un souffle, une respiration,

qui reviendra

qu'importe

les déceptions.


Il y a chaque seconde de Toi.

Tes dents de lait perdues au nombre de trois.

Il y a celle que tu deviens et deviendras,

en mouvement,

à chaque fois.


Il y a le sol granuleux du port,

l'attache des bateaux,

et le bruit que cela fait

lorsque vient s'y cogner l'eau.


Il y a ce qui est à vivre

urgeamment.

Et ce qui s'arpente sereinement.


Il y a la tendre présence de l'insondable,  ce que nous approchons sans le vouloir et vient nous visiter sans crier gare.


Il y a le souffle ininterrompu de nos systèmes de ventilation,

et les criquets et les grillons.


Il y a nos yeux, ouverts,

accueillant de l'azur son mystère.

Et notre corps à l'abandon,

épousant les pierres en ronronnant,

faisant d'elles nos complices du moment.


Et puis ce vent, inattendu et violent,

qui pour beaucoup semble blessant.

Ils se détournent, se lamentant,

et quittent la plage en grognant.


Or ça, moi je le prends.

En plein, de face, sans tremblements.

Nous nous saluons, évidemment,

l'un et l'autre nous connaissant.


Voici que sa présence remue avec ivresse,

la mer qui reprend force

et se redresse.

Et se soulèvent avec fierté

ses vagues vivantes, libérées.


J'observe leurs cours, leur force brisée.

Le ressac franc,

le bruit qui bat

tout en soufflant.


Et je m'élance avec gaieté.

J'y cours, j'y plonge,

m'y réfugier.

 
 
 

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